Les déchets d’aéroports et de ports traités par une Ecosteryl à Tahiti

Si vous avez la chance de prendre un vol pour Tahiti, vous recevrez un plateau-repas durant votre vol. Celui-ci finira dans une Ecosteryl.
En effet, la société Technival opère une Ecosteryl 125 à Tahiti pour récolter tous les déchets alimentaires des ports et des aéroports présentant des enjeux majeurs en matière de biosécurité et qui doivent être décontaminés. Cela représente un tiers des opérations de traitement de décontamination chez Technival. Nous avons interviewé Yann Tuhoe, responsable des opérations Dasri, pour en savoir plus sur ces déchets particuliers.

Technival traite de nombreux déchets à Tahiti, dont les déchets médicaux avec Ecosteryl

La société Technival a été créée en 1999. Elle emploie une quarantaine de salariés répartis dans 3 services : assainissement (traitement des eaux usées), T.T.V (Tri, Traitement et Valorisation des déchets verts) et déchets spéciaux/DASRI. Les déchets spéciaux traités sont variés : déchets inflammables et corrosifs des industries (filtres usagés, hydrocarbures usagés, peintures, nettoyants, etc. …), déchets toxiques (médicaments périmés) et les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) qui représentent 25% des activités.

Depuis 2012, Technival exploite l’Ecosteryl en partenariat avec Tahitienne de Secteurs Publics (TSP) dans la vallée de la Tipaerui.

Pour Yann Tuhoe, opérer une Ecosteryl reste simple : « Le système étant quasi 100% automatique avec un rendement très bon, le travail de l’opérateur consiste principalement à la manutention des bacs DASRI (chargement, déchargement). Des opérations d’entretien/maintenance sont évidemment à programmer. Les dépannages restent occasionnels et simples à réaliser : ils sont liés à des entraves de pièces dans le broyeur ou à des bouchons. »

Depuis 10 ans, Yann Tuhoe connait la machine mieux que quiconque et sait très bien s’organiser pour commander des pièces de rechange. Ce qui ne pose pas de problème pour une île située à des milliers de kilomètres de la maison mère d’Ecosteryl.

Traiter des déchets de ports et aéroports ou dits de biosécurité comme s’il s’agissait de déchets médicaux

Les déchets produits dans les ports et les aéroports peuvent être potentiellement dangereux et doivent donc être traités et éliminés de manière appropriée. Ces déchets comprennent notamment les déchets alimentaires, les emballages, les liquides de refroidissement, les huiles usées, les piles, les batteries et les équipements électroniques. En outre, ces déchets peuvent également contenir des substances dangereuses telles que des résidus de carburant, des métaux lourds et des produits chimiques.

Dans certains cas, les déchets produits dans les ports et les aéroports peuvent être considérés comme des déchets infectieux, tels que les déchets médicaux produits par les installations médicales.

Les déchets de bord à enjeux de biosécurité englobent : tout végétal, produit végétal, animal, produit animal, emballage, et tout autre organisme, objet ou matériel susceptible de porter ou de disséminer des organismes et micro-organismes pathogènes nuisibles aux végétaux et aux animaux et justifiant des mesures phyto- ou zoosanitaires.

Aussi, les déchets de bord, lorsqu’ils sont introduits sur le territoire de la Polynésie française, doivent être transportés dans des sacs et conteneurs hermétiquement fermés et scellés. Ils doivent être traités de manière à inactiver les organismes nuisibles aux végétaux ainsi que les agents de maladies transmissibles qui menacent la biodiversité.

Tahiti traite 3 à 6 tonnes de déchets alimentaires d’avions par semaine

Cela a commencé il y a quelques années avec la grippe porcine. A l’époque, les restes alimentaires des avions étaient orientés vers des porcheries non seulement dans un objectif de réduction du gaspillage alimentaire, mais aussi économique. Lorsque cette grippe est arrivée, tout a changé. Les autorités gouvernementales compétentes en matière de biosécurité ont demandé à ce que les déchets alimentaires provenant des paquebots et/ou des aéronefs soient décontaminés/traités. Cela va des emballages souillés aux restes alimentaires.

L’entreprise Technival s’est positionnée et collecte depuis lors tous les déchets des vols internationaux arrivant à Tahiti. Cela représente de 3 à 6 tonnes de déchets par semaine. Au niveau des paquebots de voyage, on parle aussi de 3 tonnes de déchets générés par bateau.

Ecosteryl est-elle adaptée pour traiter ces déchets de ports et aéroports ?

Étant donné la forte teneur en humidité de ce type de déchets (il y a beaucoup de liquides avec les restes alimentaires), il est nécessaire de les mélanger à des déchets beaucoup plus secs, et les DASRI ont font partie. Le mix de Dasri (2/3) et de déchets alimentaires (1/3) est donc celui trouvé par Technival pour bien traiter ces déchets sans provoquer de bouchons dans la machine.

Un avantage pour eux, pour l’île, pour la santé et pour l’environnement.
Bonne route à cette superbe équipe tahitienne.